Le van entra dans la cour dans un crissement de pneu. Aimy entendit le conducteur actionner le frein à main. La portière avant grinça et s’ouvrit violemment. Un homme, grand et robuste, s’approcha d’elle avec un sourire narquois.
Homme : « Mlle Levinston ?
Aimy : - Elle-même.
H : - Je vous amène votre cheval fou. »
Aimy n’aimait pas trop les manières de cet homme bourru et elle espérait que son cheval eut passé un bon voyage. Elle hocha la tête avant de se diriger vers la porte du van. A l’intérieur, elle entendait l’étalon s’énerver et gratter le sol de son sabot. Il ronflait des naseaux et poussait des hennissements de colère.
« Magic, c’est moi ! Du calme mon beau, je vais te faire sortir ! »
La jeune femme tira doucement les loquets pour ne pas effrayer l’animal et abaissa la porte avec l’aide du chauffeur. L’étalon, campé sur ses postérieurs, tourna la tête autant que sa longe lui permettait. Aimy entra prudemment dans le van et s’avança vers la tête du cheval. Il encensa et renifla la nouvelle venue. Apaisée de la reconnaître, il sembla se calmer un peu. La jeune femme posa sa main sur son encolure. Le pauvre était trempé de sueur ! Elle fronça les sourcils et le détacha au plus vite pour le sortir. L’étalon en profita pour bondir en arrière et descendre à toute vitesse. Aimy s’accrocha à la longe et Magic tenta de se cabrer une fois dehors. La nouvelle palefrenière le fit aussitôt marcher en cercle pour le calmer. Le chauffeur continuait de la regarder avec son air amusé.
« Vous pouvez y aller. Merci pour Magic. »
L’homme ne se fit pas prier pour remonter à bord de son engin. Il démarra dans une pétarade et s’éloigna vers la route. Aimy emmena aussitôt son étalon aux écuries. On avait attribué au cheval le box n°9 et la cavalière avait pris soin de le nettoyer et de le pailler comme il faut pour y installer Magic. Celui-ci y entra comme une furie et se jetta sur la porte, les yeux révulsés de colère. Aimy l’avait rarement vu dans cet état. Ce n’était pas de la peur, juste de la colère d’avoir été enfermé si longtemps dans un van, avec un inconnu au volant. La jeune fille comprenait bien la réaction de son cheval et décida de le laisser se familiariser avec son environnement. Elle retira le licol et sortit du box. Le cheval tournait nerveusement à l’intérieur, grattait le sol et hennissait régulièrement. Aimy s’éloigna cependant.

Elle ne revint qu’en fin d’après-midi. En entrant dans les écuries, aucun bruit ne l’alerta. Son cœur s’apaisa légérement. L’étalon avait du finir par se calmer. En effet, le gris grignotait tranquillement son foin. Il releva la tête à l’approche de sa cavalière. Il se laissa volontiers caresser le chanfrein et la jeune femme put entrer dans le box. Elle vérifia rapidement qu’il ne s’était pas blessé ce matin dans sa crise d’énervement mais il n’avait rien. Elle était maintenant complètement rassurée. Elle sourit et pu enfin caresser à profusion son cheval.
« Oh Magic, tu m’as manqué mon beau ! Tu vas voir, tu vas te plaire ici. Je suis arrivée hier moi. Fleur et Papa me manque mais maintenant que tu es là, ça va aller hein ? »
Le cheval souffla doucement, comme pour approuver. Aimy lui flatta l’encolure et lui enfila son licol. Elle le sortit des écuries pour l’emmener brouter dans les prés qui longeait le chemin menant à Heartland. Tout était si paisible ici. C’était les vacances de Noël et elle n’avait pas eu l’occasion de rencontrer beaucoup de monde. Le cheval était calme maintenant et il se pliait aux ordres de sa jeune maîtresse. Après 15 minutes, la jeune fille décida de rentrer. Il faisait froid dehors et ses doigts gelaient sur la longe.
Dans les écuries, elle attacha Magic pour pouvoir le panser. Elle commença par l’étrille. Cet étalon adorait le pansage, son moment préféré durant lequel il se détendait totalement. Aimy prit donc tout son temps pour le masser. Elle sentit les muscles du cheval se détendre progressivement et ses yeux mi-clos l’assurèrent de sa détente totale ! Elle termina avec le bouchon puis lui cura les sabots avant de le remettre au box.
« A demain Magic ! Passe une bonne nuit dans ton nouveau chez toi ! »