(Jaimerait bien être notée après ^^)
Kareen, après avoir pris un déjeuner composé de pâtes pour se requinquer de sa matinée de boulot, se dirigea vers le padock où elle avait lâché son entier gris clair, qui l'accueillit par un hennissement chaleureux et d'un trot rassemblé, lui gratta le chanfrein, lui passa sa longe en cuir dans le licol, le rentra à l'écurie, puis l'attacha à l'anneau devant son box. Elle partit ensuite dans la sellerie, le coeur remplit de joie de le voir, mais triste qu'elle ne puisse le monter : Hélios s'était creusé les paturons, car ses membres n'étaient pas assez solides et trop sensibles. Elle prit alors sa longe, son caveçon et son surfaix, et bichonna son cheval en lui donnant un coup de brosse, d'étrille, d'antiseptique et de baume sur ses paturons, puis lui cura les sabots et les lui graissa. Enfin, elle l'harnacha, et lui dit affectueusement :
- Alors mon beau, mon ange, on va bouger un peu ? Je sais que t'aurait voulu sauter quelques obstacles, mais tu ne peux malheureusement pas... On y va ?
Elle conduisit alors son étalon dans le round pen, le mit sur un cercle de diamètre assez large, fit claquer la chambrière sur le sable, qui, gelé par le froid d'hiver, se craquela. Le cheval réagit au quart de tour : il leva la tête, hennit, pointa les oreilles vers l'avant, galopa à toute vitesse, décochant ruades et sauts de moutons par-ci par-là, faisant des écarts pour la moindre chose se mouvant dans le ciel ou sur terre, ou pour le moindre bruit. Tout d'un coup, le cheval gris clair se cabra, du plus haut qu'il put, mais à la réception, manqua de s'étaler sur le sable, réaction due à son sens de l'équilibre loin d'être inné. L'adolescente éclata d'un grand rire joyeux, loin de s'inquiéter : c'était exactement ce qu'elle voulait, qu'il se dépense avant d'attaquer le vrai travail. A cette réaction, Hélios s'arrêta net, les oreilles et la tête pointées vers sa cavalière, une expression étonnée ainsi qu' une autre semblant signifier : " Qu'est ce que j'ai fait ? " illuminant ses grands yeux noirs. Kareen se dirigea vers son cheval, lui gratta la nuque, derrière les oreilles, lui flatta l'encolure, lui mit un gogue, s'éloigna, rétrécit le cercle, puis lança son cheval au pas. Le bel espagnol marchait d'un pas aérien, souple, son nez presque au ras du sol, les oreilles pointées en avant, l'oeil attentif. Il savait que le jeu était désormais finit, et qu'il devait à présent travailler. Il respirait doucement, soufflant par les naseaux un nuage blanc, ses côtes se soulevant à un rythme régulier. Soudain, Kareen refit claquer la chambrière, et le cheval, docile, partit au trot, dans une cadence rythmée et énergique, d'un trot toujours léger et souple. Malgré une gêne facile à déceler aux antérieurs, l'entier gris essayait d'amortir le choc du sable en trottant d'un trot très aérien, et appuyait le moins possible son sabot sur le sable, le frôlant à peine. Kareen le remit au pas, puis le fit changer de sens. Elle le refit marcher pendant quelques minutes, à l'autre main cette fois ci, en lui demandant de rassembler ou d'allonger parfois. Puis elle le remit au trot, et au bout de quelques minutes, lui fit faire le passage. Elle l'arrêta, s'approcha de lui, qui tourna la tête vers elle, allongeant l'encolure afin de fouiller les poches de sa cavalière, à la recherche d'un sucre ou d'un morceau de carotte. La jeune fille lui ébouriffa affectueusement le toupet, lui donna une pastille à la menthe, le félicita par une tape sur l'encolure, le remit au pas, puis lui fit agrandir le cercle, jusqu'aux barrières de bois. Puis elle fit claquer sur le sol la chambrière, et d'un claquement de langue accompagné d'un "Gaaalop !", l'étalon partit dans un galop souple et rythmé, ses crins blancs flottant au vent. Après l'avoir fait galopé pendant quelques minutes, Kareen le repassa au pas, et refit la même opération pendant deux minutes. A la fin, elle le caressa, et le rentra à l'écurie, trempé de sueur et la respiration haletante.
Une fois au box, elle le bichonna, séchant l'espagnol avec un bouchon de paille, puis passa l'étrille, le bouchon, le cure pied, ainsi que le baume et l'antiseptique. Jamais elle ne rentrerait ou sortirait son cheval sans l'avoir brossé. C'était un principe pour elle. Elle avait toujours été élevé dans le respect des animaux, et les chevaux en particulier. Elle rentra Hélios au box, vérifia si son abreuvoir marchait toujours, et lui donna un petit supplément de granulés, " pour la route ". Enfin, elle partit se promener dans les bois, Vegas, son fidèle berger Allemand sur ses talons.